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toussant, et d une voix cass�e, qu il a cingl� l ambition de mon
souhait avec son rire poussif de gavroche agonisant.
Il a essay� de tout, lui  jusqu � la mendicit� !
Il ne le cache pas, il lance son aveu, avec les lambeaux de ses
poumons, � la face de cette soci�t� qui a permis � la faim de lui
ronger la poitrine  et l honneur !
Il est m�me cause que je passe pour un gredin aupr�s de gens
qui se contentent de le plaindre, et de s �gayer au r�cit et � la
pantomime de la sc�ne d aum�ne.
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� Moi, ai-je cri�, j aurais mieux aim� arr�ter l homme et lui
dire : � Donne de quoi acheter du pain, ou je t �trangle ! �
Ils se sont voil� la face !
� C est qu il serait capable de le faire comme il le dit ! �
Oui, j aurais pr�f�r� attaquer au coin d un bois que mendier
au coin d une borne ; mais j aurais pr�f�r� aussi me briser la t�te
contre un mur, ou me jeter � la rivi�re, que de ne pas garder ma
probit� intacte. C est un outil qu il me faut conserver pur et
tranchant comme une lame neuve.
Landriot a rican� de nouveau.
� Ta probit� ? Tu en cr�veras, comme moi de ma phtisie.
Seulement, il faudra peut-�tre qu ils te tuent, parce que, toi, tu es
solide& Mais si tu te figures que tu vas manger ton so�l de par les
dictionnaires, et avoir ton chalumeau de paille et ton droit au vin
sur le radeau de Lach�tre ou de Larousse, il faut en rabattre, mon
fiston ! Moins qu avant, je te dis ! Ils se tiennent comme les doigts
du pied, les lib�r�tres, et tu as march�, avec tes sabots, sur leurs
bottines. En quarantaine ! au lazaret ! & Ah ! il te reste une
chance, n�anmoins, celle de devenir poitrinaire aussi. Alors, ils te
feront peut-�tre la charit� de te donner � r�diger des mots ayant
rapport � ton mal. Et m�me, la veille de ton agonie, ils
t augmenteront, parce que tu n auras eu qu � coller, sur la page
blanche, ton mouchoir plein de sang, pour d�crire une
pneumonie, comme Apelle, ce vieux birbe, peignit la rage ! &
Tiens ! quand on ne croit ni � Dieu, ni � diable, on devrait se faire
pr�tre ! On a au moins des hosties � manger ! Toi, imb�cile, tu es
l hostie qu on mange ! �
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Heureusement, j ai mon ardoise chez Laveur, le p�re
nourricier de quelques vilains jeunes, comme moi, et de quelques
beaux vieux, comme Toussenel et Consid�rant.
� Nous ne sommes pas inquiets, allez ! Vous nous paierez � la
fa�on de M. Courbet chez Handler& quand �a lui pla�t. Et ne vous
ne g�nez pas pour les extra ! Seulement, quand vous serez
quelque chose vous vous souviendriez de nous, n est-ce pas ? �
Les simples ont l air de croire que je serai � quelque chose �
un jour, mais les �duqu�s haussent les �paules en entendant
prononcer mon nom.
� Pourquoi, diable, vous occupez-vous de la politique ! Avec
ce que vous avez dans le ventre, si vous faisiez seulement de la
litt�rature, l avenir serait si beau pour vous ! tandis que c est la
mis�re, la prison& Tenez, vous �tes toqu� ! �
� Moi d abord, je rogne les basques � a dit, avec une moue
significative, un tailleur des grands quartiers qui m habillait
depuis longtemps, et � qui je donnais de l argent& quand j en
avais de trop. � Comment ! vous pourriez �tre d�put�, et vous
vous mettez � insulter les Cinq ! Je ne travaille pas pour les
barricadiers, je ne coupe pas des redingotes qui vont se salir
contre les blouses. �
Justement, j avais besoin d un complet de demi-saison.
Heureusement, un juif qui habille des camarades  �
temp�rament  a bien voulu me prendre mesure, et m offrir toute
sa maison. Mais il a � �couler un stock de velours tram� et il faut
que j accepte un costume de charpentier.
J h�site, je soupire. Le juif en appelle � mes convictions. Un
peu plus, il me traitait de ren�gat !
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� Fus gui h�des pur les hufriers, foyons ! Fus rucheriez te
h�dre hapill� gomme eusses ! Vaut bas �dre incrat, cheune
homme, gui zait se gu ils veront pur fus ! �
Lui aussi !
� qui se fier : de l insurg�, du patron de table d h�te ou de ce
Shylock � tant par mois ?
Lequel croire ?
Je n ai � croire ni ceci, ni cela. J ai � reprendre, tout connu
que je suis, le collier des anciennes d�tresses.
Mais cette fois, si l on appelle : � Aux armes ! � quand
j appara�trai, on me reconna�tra, et si je suis v�tu en gueux, on
saluera ma mis�re.
Seulement, il faut pouvoir attendre le moment de bien mourir
 et c est dur d �tre en complet de commissionnaire, lorsqu on a
�t� un moment sur le chemin de la fortune et de la gloire.
C est moi qui l ai voulu.
Pourquoi n ai-je pas baiss� d un cran mon pavillon ?
Pourquoi ai-je d�fendu les pauvres ?
Mais o� serait le m�rite : si je vivais d eux  comme leur
vermine !
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Sainte-P�lagie.
On a fait la noce un brin, hier soir, entre camarades, avant de
me conduire � P�lago.
J ai �crit deux articles chez les autres, depuis que La Rue est
morte. Les deux tartines m ont valu la prison.
Je suis entr� un peu parti !
On m a cru malade, et on m a d�p�ch� le pharmacien.
Je me suis f�ch�. Un r�volt� avoir recours � l apothicaire !
� Mais, monsieur, a fait le Diaforius, tout le monde se drogue
ici, pour le moment, le pavillon des Princes est � ma merci ! �
C est un rieur. Il m a donn� des d�tails.
� Le personnel des politiques est divis� en deux camps : ceux
qui vont et ceux qui ne vont pas& vous m entendez ! 89 va � peu
pr�s, 93 pas du tout, 1830 entre les deux. Il y a un ancien disciple
de Pierre Leroux  par exemple, je ne vous dis que �a ! �
C est qu il touche juste, le pharmacien, et qu il a mis le doigt
o� il fallait !
Non, 93 ne va pas.
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Je vois, tous les matins, passer un homme qui porte, comme
un calice sous un linge, une urne blanche. On dirait qu il va dire
une messe basse ; mais il entrouvre une porte d�rob�e qui se
referme sur lui, herm�tiquement.
Quand il ressort, c est si vite que je m y perds, et je puis �
peine glisser, sous la serviette, un regard qui d�visage le r�cipient.
Je ne reconnais pas le ventre ordinaire, la panse familiale.
J ai fini par soulever les voiles.
L urne myst�rieuse est un vase intime qui s est grim� pour
tromper le monde, un Thomas qui a pris des allures d amphore ;
mais le bout de l oreille passe, en un tuyau vert qui �trangle mes
derniers doutes. D ailleurs, l homme s est d�boutonn�, m a dit
tout, et m a tout montr�.
� J en prends un tous les jours depuis tente ans, et je m en
trouve bien, vous le voyez.
 Oui. Seulement, pourquoi ne pas faire vider l ostensoir par
l auxiliaire. �
Il s est redress�, et, me fixant d un air courrouc�
� Citoyen, dans une r�publique telle que je la veux, chacun
vide son pot. Il y a des corv�es comme il y a des devoirs !
 Mais vous avez une tasse d indisciplin�, un b�nitier de ci-
devant, vous trahissez.
 Non ! je suis centralisateur pour le fond et individualiste
pour la forme. La giberne � tous, mais ronde ou ovale, au choix.
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 L exercice du tuyau serait-il obligatoire ?
 Ne plaisantez pas, jeune homme, je suis un v�t�ran ! Vous
�tes trop nouveau, et pas assez m�r, pour avoir le droit de peser
mes actions.
 Je ne demande pas � peser ! �
Trop nouveau ? pas assez m�r ? & Pas m�r encore pour le
narguil�, non ! et pas fou des canules, l ancien !
Ne voudrait-il pas que j en eusse une aussi et que je
m ex�cutasse le matin, au commandement  sur un ordre du
Comit� du salut public. Artilleurs, � vos pi�ces !
� Je suis un pur �, dit-il toujours.
Ah ! bien ! s il n �tait pas pur, apr�s tant de coups de piston !
� Je reste � cheval sur les principes �
Il quitte bien les �triers une fois par jour, au moins.
� Nos p�res, ces g�ants& �
Mon p�re �tait de taille moyenne, plut�t petit ; mon grand-
p�re �tait appel� Bas-du-cul dans son village. Je n ai pas de [ Pobierz całość w formacie PDF ]

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